Un rapport accablant à la suite du décès d’un travailleur

Une mère éplorée après le décès de son fils lors d’un accident de travail songe maintenant à poursuivre l’entrepreneur responsable du chantier où s’est produit le drame.

TVA Nouvelles
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En mars dernier, Marc-André Gosselin, un jeune apprenti charpentier-menuisier, travaillait sur un immeuble à condos lorsqu’il est tombé de trois étages.

Un rapport publié par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) démontre que Marc-André et un autre travailleur avaient dû détacher leurs harnais momentanément, en raison du mauvais emplacement des points d’ancrage, pour étaler une pellicule de plastique. C’est à ce moment que la chute fatale s’est produite.

La mère du travailleur, France Trudel, a été ébranlée par le rapport d’enquête. «Au début, je me disais que c’est un bête accident. Mais, depuis que je sais ça, je ne vais pas bien», a-t-elle confié à TVA Nouvelles lundi.

«Tu ne peux pas remplacer ton enfant. Tu peux finir par apprendre à vivre avec [sa mort], mais c’est long. Il y a une partie de moi qui est partie», a poursuivi Mme Trudel, en pleurs.

Selon elle, les collègues de Marc-André sont, eux aussi, demeurés marqués par le décès de leur comparse. «Les gens qui travaillaient avec lui, ils ont beaucoup de difficulté. Il y en a qui ne dorment pas, qui font des cauchemars toute la nuit. Il y en a qui consultent et qui ne sont pas encore bien, qui n’arrivent pas à en parler, qui pleurent régulièrement. La mort de mon fils, ça affecte énormément de personnes», a raconté France Trudel.

Celle-ci envisage de poursuivre au civil l’entrepreneur responsable du chantier, avec l’aide de l’avocat Marc Bellemare.

«C’est sûr qu’il y a eu une défaillance, c’est certain, parce que Marc-André n’a pas voulu tomber comme il l’a fait. Il y avait un piège là. Le principe de la responsabilité civile, c’est le piège», a expliqué Me Bellemare, qui croit que la famille peut espérer un dédommagement allant de 100 000 à 200 000 $, en fonction de la jurisprudence au Québec.


Agence QMI