Québec dans la mire de la Ligue canadienne de football

13 novembre 2008 à 05h00

Larry Smith, le président des Alouettes de Montréal, n’en démord pas : un stade devra être érigé dans la capitale avant que la LCF accepte la ville de Québec dans ses rangs.

Publié par : Le Soleil,  Carl Tardif

(Québec) L’intérêt du chef libéral Jean Charest devant la possibilité qu’une équipe de la Ligue canadienne de football (LCF) s’installe à Québec a été perçu positivement par le président des Alouettes de Montréal, Larry Smith, de même que par le chef de l’exploitation de la LCF, Michael Copeland. Le signal est jugé d’autant plus intéressant que la capitale vient en tête de liste comme ville d’accueil pour un éventuel développement de la ligue.

 

En entrevue téléphonique, M. Copeland admettait mercredi que le marché de Québec est intéressant. «Il vient sûrement au sommet de la liste des marchés possibles. La province de Québec est importante pour notre ligue, les Alouettes forment l’une des formations les plus populaires et le football est à un sommet au Québec. À ce titre, il s’agit d’une déclaration (de M. Charest) très positive.»La position du chef du Parti libéral du Québec et le dévoilement dans notre publication de mardi qu’un trio d’investisseurs assemblés par Me Marc Bellemare était prêt à investir 20 millions $ sont également de bonnes nouvelles aux yeux du président des Alouettes, qui reste quand même prudent à ce stade-ci du dossier.

«Dans l’Ouest canadien, les différents premiers ministres ont toujours soutenu la LCF. Si j’ai bien compris les propos de M. Charest, il n’a pas pris d’engagement formel, mais il est toujours bon de savoir qu’il y a une ouverture d’esprit», confiait Larry Smith au Soleil, hier après-midi.«Il est par ailleurs évident que Me Bellemare met beaucoup d’effort dans son projet et j’admire sa ténacité et sa persévérance. Son rôle est aussi de vendre l’idée d’un nouveau stade à Québec», ajoutait celui qui cite en exemple la situation d’Ottawa, où les investisseurs, qui possèdent une franchise «conditionnelle», travaillent sur le projet de ramener la LCF dans la capitale fédérale depuis deux ans. «J’ignore si M. Bellemare est aussi avancé, il s’agit d’un long processus», ajoutait-il.

Smith n’en démord pas, un stade devra être érigé dans la capitale avant que la LCF accepte la ville de Québec dans ses rangs. Et ça prend un minimum de 25 000 sièges selon lui pour assurer la viabilité d’une équipe.

Minimum de 25 000 sièges

«À Montréal, nous avons un stade de 20 250 places et nous sommes tout juste capables de survivre. Afin d’opérer une entreprise à long terme, il en faut au moins 25 000. La deuxième chose à faire, c’est de savoir si les amateurs de football sont intéressés à payer entre 40 $ et 50 $ pour le meilleur billet et débourser pour le stationnement. Il y a des comportements à développer dans le football professionnel et ils ne sont pas les mêmes qu’au football universitaire», notait celui qui verrait d’un bon oeil une rivalité entre Québec et Montréal.

La décision d’accorder une franchise à Québec ne lui reviendrait pas, cependant. Elle appartiendrait au commissaire de la LCF, Mark Cohon, et les gouverneurs de la Ligue, dont le propriétaire des Alouettes, l’Américain Robert Wetenhall. Pour l’instant, la Ligue canadienne n’a aucun projet d’expansion sur sa planche à dessin.

«À part de ramener une concession à Ottawa, il n’y a rien en marche. Bien sûr, nos propriétaires ne fermeraient pas la porte si des investisseurs sérieux se manifestaient avec un dossier bien étoffé», soulignait Michael Copeland, chef de l’exploitation de la LCF.

Le numéro deux du circuit reconnaît avoir eu des discussions préliminaires avec Me Bellemare. Avant la construction d’un stade, le premier critère pour se joindre à la LCF est la qualité du groupe en place. «Ça prend des gens crédibles qui seront capables de convaincre les autorités de la nécessité de construire un stade», ajoutait-il, sans commenter sur la teneur des échanges avec l’avocat de Québec et ses associés.