Un cycliste gagne sa cause

Dimanche, 15 juillet 2018 00:00

Un médecin de la Beauce grièvement blessé à la suite d’un accident de vélo a gagné sa cause devant la SAAQ, qui refusait de l’indemniser après sa collision avec un camion.

Jean-François Racine/Le Journal de Québec
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Le Dr André Rodrigue avait eu besoin de l’aide de quatre chirurgiens pour reconstruire pendant 12 heures son visage, complètement défait après une grave collision avec un camion. Le cycliste de 63 ans a frôlé la mort le 27 avril 2017 à Saint-Georges, en Beauce.

En juillet 2017, la SAAQ avait toutefois conclu qu’il ne s’agissait pas d’un accident automobile au sens de la Loi sur l’assurance automobile du Québec, ce qui aurait ouvert la porte à une indemnisation. La SAAQ prétendait que l’accident ne résultait pas de l’usage d’une automobile.

Le Dr Rodrigue avait contesté cette décision et son avocat, Marc Bellemare, a eu gain de cause devant le Tribunal administratif du Québec (TAQ). Selon Me Bellemare, le montant pourrait varier entre 150 000 et 200 000 $.

Satisfait

« Ma cause était évidente. Je ne comprends pas que la SAAQ se soit acharnée. Ils ont voulu compliquer les choses. On a perdu un an et ça me coûte des frais d’avocat », a expliqué M. Rodrigue.

Le Dr Rodrigue avait percuté de plein fouet l’arrière d’une remorque immobilisée en partie sur l’accotement et en partie sur la voie de droite pour venir en aide à un motocycliste. Le moteur était en marche et les clignotants en fonction.

Alors qu’il roulait à environ 30 km/h, seul le visage du cycliste a encaissé tout le choc en heurtant violemment la plate-forme à la même hauteur. Selon la décision rendue le 5 juillet dernier, le juge administratif Pierre Caux considère que ses blessures résultent bien d’un accident d’automobile indemnisable au sens de la loi.

Aucun doute

Selon la jurisprudence, le préjudice causé par l’usage d’une automobile ne nécessite pas la présence à bord de celle-ci, non plus que la présence au volant.

« Il ne fait aucun doute dans l’esprit du Tribunal que le conducteur du camion-remorque en fait usage au moment de l’accident. Les faits particuliers de l’affaire amènent le Tribunal à conclure que l’usage du camion-remorque est la cause du préjudice subi par le Dr Rodrigue », peut-on lire.

D’abord transporté à l’hôpital de Saint-Georges, le blessé avait rapidement été envoyé à l’Enfant-Jésus à Québec en raison de la gravité de son état. Une complication a fait craindre le pire à sa famille, mais après 19 jours seulement, André Rodrigue a pu retourner à la maison.

Le médecin a pu reprendre sa pratique médicale et il est remonté sur son vélo quelques mois plus tard.