Violée par un ami de la famille

La mère d’une fillette victime d’agression sexuelle a été reconnue victime d’acte criminel à son tour. Mais cinq ans plus tard, les séquelles sont toujours vives pour cette famille. «J’ai tellement trouvé l’IVAC inhumain. Ils ne courent pas après toi pour t’offrir des services. Autant pour ma fille, c’est moi qui cours.

Source: TVA Nouvelles

J’ai attendu un an et demi pour qu’elle ait un rendez-vous chez le sexologue. Ce n’est pas normal, c’est une victime», a-t-elle raconté à notre journaliste Marie-Claude Paradis-Desfossés.

«Je veux que l’IVAC reconnaisse toute la qualité de vie qu’on a perdue. On était une famille normale, et du jour au lendemain, cette affaire-là nous tombe sur la tête. Il n’y a pas personne qui a choisi ça et on a été jugés, accusés», a ajouté la mère, se disant «en mode survie» depuis 2015.

Le jugement est tombé le 26 juin dernier devant le Tribunal administratif du Québec (TAQ). La mère sera donc indemnisée par le Programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC).

«Ça ouvre une porte pour moi, mais ça ouvre une porte à beaucoup de familles», a-t-elle confié à TVA Nouvelles.

«Ça ouvre une porte à beaucoup de familles»

Le jugement vient origine d’une sordide histoire qui remonte à 2015.

Le Trifluvien Mathieu Roy, alors âgé de 32 ans, ami que la famille hébergeait, a violé l’enfant de 11 ans a plusieurs reprises.

 

La fillette est alors tombée enceinte.

Les parents de la fille avaient découvert que leur fille était enceinte de 36 semaines parce qu’elle se plaignait de maux de ventre.

Le médecin qu’elle avait consulté durant sa grossesse en raison de sa prise de poids n’avait apparemment rien remarqué. Elle a accouché en mai 2015 d’une petite fille.

La mère de la jeune victime a par la suite adopté le bébé.

«Honnêtement, ça va super bien [pour l’enfant]. C’est une perle cet enfant-là. Elle n’a pas demandé à venir au monde, elle n’a pas choisi d’être là. On essaie de [la] préserver le plus possible pour qu’elle ne soit pas au courant de la situation», a ajouté la mère.

«On n’a plus confiance en personne»

Pour la fille, aujourd’hui âgée de 17 ans, les choses sont difficiles. «Elle n’a plus d’estime de soi. Elle a fait des mauvais choix de fréquentations. Elle a lâché l’école. Elle n’a plus aucune envie de rien, même cinq ans plus tard», a soutenu la mère.

Mathieu Roy a été reconnu coupable et a purgé sa sentence. Il est maintenant libre.

«Je fais des cauchemars. J’ai un système de caméras chez nous parce que j’ai peur de ce qui peut arriver. Il peut débarquer, maintenant qu’il a le droit de venir en Mauricie», a plaidé la mère de famille.

«On a tout le temps des craintes d’arriver face à face avec lui. On a peur de tout le monde. On n’a plus confiance en personne», a-t-elle précisé à la journaliste Marie-Claude Paradis-Desfossés.

La famille vit dans la crainte que l’enfant apprenne le drame qui s’est passé.

«Je ne veux pas qu’elle sente qu’elle est venue au monde dans une situation comme ça. Cette enfant-là, elle n’était pas prévue, elle n’était pas voulue, elle n’était pas choisie. Mais aujourd’hui, je te dirais que je n’ai plus cet enfant et c’est la fin de ma vie. Je ne vois plus ma vie sans cet enfant», a conclu la mère.