Alex et Olivier, les petites victimes de Wendake

Alex et Olivier, les petites victimes de Wendake

Il est désormais possible d’identifier les deux petites victimes de Wendake, Olivier, 5 ans, et Alex, 2 ans. Les ordonnances de non-publication qui couvraient leur identité ont été levées à la demande de la famille. Leur père, Michaël Chicoine, est accusé des meurtres sans préméditation.

ISABELLE MATHIEU
Source: Le Soleil

Le dossier judiciaire de Chicoine, 30 ans, revenait à la cour mercredi matin pour une étape de divulgation de la preuve.

À la demande des proches des deux victimes, le procureur de la Couronne Me Thomas Jacques a requis et obtenu du tribunal la levée des ordonnances de non-publication qui empêchaient d’identifier les victimes et les témoins. C’est la raison pour laquelle jusqu’ici, les médias avaient nommé l’accusé sans dire le lien qui l’unissait aux enfants trouvés morts dans une maison de la rue Chef Nicolas-Vincent à Wendake, le 11 octobre.

Le représentant du ministère public a par ailleurs indiqué à la juge Réna Émond de la Cour du Québec que la divulgation de la preuve policière à l’avocat de la défense Me Pierre Gagnon se poursuivrait pour encore plusieurs semaines puisque l’enquête est toujours en cours.

Les parties feront à nouveau le point sur la divulgation de la preuve au début janvier.

Vêtu d’une chemise bleue, Michaël Chicoine est apparu calme, assis dans le parloir de visioconférence de l’Établissement de détention de Québec.

S’il souhaite présenter une demande de mise en liberté provisoire durant les procédures, il devra s’adresser à la Cour supérieure.Michaël Chicoine est accusé de meurtres sans préméditation.Michaël Chicoine est accusé de meurtres sans préméditation.FACEBOOK

Plusieurs enquêtes sur le drame

Le drame de Wendake semble s’inscrire dans un contexte de déchirements entre parents. Le lendemain de la mort des enfants, le grand-père maternel des victimes lançait un cri du coeur sur Facebook. « Suite aux événements d’hier à Wendake je souhaite dire que ma fille a tout fait les efforts auprès de la DPJ et du droit familial pour lui enlever la garde des enfants, mais les failles dans le système lui ont enlevé ce quelle avait de plus précieux. Partagez pour qu’il y est des changements !!! », écrivait Jean-Guy Arsenault.

La mère des petites victimes a demandé à l’avocat Me Marc Bellemare, spécialisé dans l’indemnisation aux victimes d’actes criminels, de l’accompagner durant les procédures judiciaires.

Le gouvernement du Québec a ordonné une enquête externe sur les gestes posés par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de la Capitale-Nationale. Le ministre responsable de la DPJ, Lionel Carmant, a confirmé que trois signalements avaient été non retenus. Les résultats de cette enquête externe sont attendus au début décembre.

Le Bureau du coroner ainsi que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse se pencheront aussi sur les décès d’Olivier et Alex Chicoine.

Au lendemain de la tragédie, la mère de l’accusé, Mylène Chicoine, a  transmis une lettre aux médias pour exprimer toute sa souffrance et aussi mettre en lumière les problèmes de dépression majeure de son fils et le manque d’aide disponible, selon elle. 

« Malgré les hospitalisations, malgré nos demandes afin qu’il reçoive l’aide appropriée, le soutien reçu n’a malheureusement pas été suffisant, ni adéquat : il n’y avait pas de place disponible pour lui à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec ni au Centre de crise de Québec. Son médecin de famille a tout fait pour qu’il obtienne de l’aide appropriée, mais les portes se sont refermées », écrivait Mylène Chicoine.